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Thomas Sankara et douze de ses compagnons : Le témoin Eugène Somda était devant la barre

Le procès sur l’assassinat du président Thomas Sankara et douze de ses compagnons a enregistré ce lundi 13 décembre 2021, la déposition  du témoin Eugène Somda, adjudant-chef major à la retraite et infirmier à l’infirmerie de la présidence à l’époque des faits. Après sa déposition, l’audience a été suspendue pour cause de décès d’un magistrat militaire en stage et d’un avocat et reprendra mercredi 15 décembre 2021.

L’adjudant-chef major à la retraite, Eugène Somda, attaché de santé militaire, fait partie de la troupe du CNEC qui est venu sur Ouagadougou le 4 août 1983. Après la prise du pouvoir par le capitaine Thomas Sankara, les éléments du CNEC ont installé leur base  au Conseil de l’Entente. Et il y est resté comme l’infirmier des éléments du CNEC au Conseil avant d’être nommé infirmier major à l’infirmerie de la présidence.

Le 15 octobre 1987, il dit avoir participé à la réunion convoquée par le lieutenant Gilbert Diendéré, à l’époque, qui a pris fin entre 12 heures et 13 heures. Et vers 14 heures quand il partait à la présidence, il a remarqué des mouvements de plusieurs éléments du CNEC qui bougeaient vers la radio nationale. Pour lui, ces mouvements étaient normaux et c’est en étant à la présidence peu après qu’il entendra une première rafale puis une seconde. Par la suite, c’est par l’intermédiaire d’un soldat qu’il apprendra que les tirs provenaient du Conseil de l’Entente.

Face à la situation « il a pris un soldat avec lui pour aller, afin de comprendre ce qui se passe mais à l’entrée du conseil il a été refoulé par l’adjudant-chef Abdrahamane Zétiyenga qui s’y trouvait», a déclaré le témoin. Selon le témoin Eugène Somda «Abdrahamane Zétiyenga a dit qu’il a reçu des instructions du lieutenant (Gilbert Diendéré),  que «dès que le président rentre, personne n’entre, personne ne sort»», a-t-il soutenu à la barre.

Malgré son insistance, Abdrahamane Zétiyenga ne l’a pas laissé rentrer et il a replié avec son élément à la présidence. Et « lorsqu’il est reparti au Conseil une deuxième fois, seul, il a négocié avec le soldat Zétiyenga qui l’a finalement laissé passer mais escorté par un soldat. Mais ce dernier entre-temps a remboursé chemin et il a continué » poursuit-il.    

En poursuivant son chemin il a vu le soldat Nabonswendé qui le menace de s’arrêter: «halte là ! Mains en l’air». Puis « lui donne l’ordre de déposer son arme et son trousseau de travail. Ensuite il lui pose cette question : «Qu’est-ce que tu viens faire là ?». Je lui ai dit que c’est le lieutenant Diendéré qui m’a appelé», relate-t-il. Le soldat Nabonswendé a donc fait appeler le chauffeur de Blaise Compaoré qui était arrêté vers un véhicule. Et c’était le soldat Maiga. Quand il a expliqué à Maiga le motif de ma présence, il s’engouffre dans une salle et revient avec le lieutenant Gilbert. «Nous nous sommes assis sur un banc qui était déposé et je lui ai demandé ce qui se passe. Il m’a dit qu’après la réunion qu’on a eue le matin ça s’est dégénéré, il y a eu des tirs et le président est mort. Du banc où j’étais assis en s’appuyant sur mes deux bras j’ai aperçu les corps » a poursuivi l’accusé.

Après la découverte de ce qui s’est passé,  le lieutenant Gilbert lui demande de  repartir à son service et d’attendre ses instructions. En sortant, il a informé l’adjudant-chef Abdrahamane Zétiyenga qui cherchait à savoir ce qui s’est passé, que le président est mort. «Il a attrapé sa tête», a souligné le témoin Somda.

L’adjudant-chef major à la retraite, Eugène Somda est reparti à son service où il a passé deux nuits (16 octobre-17 octobre 1987). «Le 17 octobre 1987,  le lieutenant Gilbert a envoyé mon chauffeur d’ambulance afin que je puisse voir mes enfants». Et quand il est arrivé au quartier les gens avaient tous les regards braqués sur lui car beaucoup pensaient qu’il était mort. Et certains avaient même cotisé pour remettre à sa famille. «Cinq minutes à peine, son chauffeur lui rappelle qu’ils doivent partir. Effectivement ils sont repartis et vers 17h j’ai été autorisé à rentrer à domicile », a indiqué l’adjudant-chef major Somda.

Après cette déposition du témoin, Somda l’audience a été suspendue pour cause de décès d’un magistrat militaire en stage et d’un avocat. L’audition de l’adjudant-chef major Eugène Somda se poursuivra le mercredi 15 décembre 2021 à partir de 9 heures au tribunal militaire délocalisé à la salle des Banquets Ouaga 2000.

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